jeudi 18 décembre 2014

HISTORIQUE CHEMISE


DEFINITION


Une chemise est un vêtement masculin qui couvre le buste et les bras. Elle comprend un col, des manches longues et un boutonnage sur le devant.
Quand les manches sont courtes, elle est désignée par le terme « chemisette ». Si elle est destinée aux femmes ( coupe cintrée, ornements, etc) on la désigne sous le terme « chemisier ».
La chemise est un classique indémodable. Blanche, sobre et élégante, chacun peut inscrire son style personnel, pour un supplément d’allure. 




La chemise a été et demeure la pièce la plus importante de la garde-robe masculine et féminine.
Tout le monde a au moins une chemise dans son garde-robe. Beaucoup en ont plus d'une. Elles se portent tous les jours et plus particulièrement lorsqu'on souhaite s'habiller avec élégance.
Si le protocole de la chemise présentée en hommage au Roi n’a plus cours à notre époque, le choix de la chemise reste toujours un moment essentiel de l’habillage du matin, même pour les hommes les plus pressés.
Retracer son évolution, permet de découvrir ses différentes significations dans la vie de l’homme au cours des siècles.
Plutôt négligée par les historiens, elle s’honore en revanche d’un glorieux passé. Peu de gens cependant savent que la chemise est un de nos plus anciens vêtements. Depuis que la chemise est apparue, l’homme n’a cessé de la porter.


La Tunica sous l’antiquité
L’ancêtre de la chemise est la tunique en forme de T et de la coupe droite. Elle est portée comme sous- vêtement indifféremment par les hommes et les femmes. C’est au XVe siècle que la chemise se voit ajouter un col et commence à devenir un vêtement masculin.
La tunica interior en lin naturel, et pourvue de manches, apparait à Rome dans les premières années du IIIe siècle. Ce vêtement ample, plus long pour les femmes, se portait à même la peau. La manière de le ceinturer variait selon le sexe et la condition sociale. Porter la tunique sans ceinture était considéré de la dernière inconvenance.
Le mot de chemise prend son origine dans sa forme latine « camisa, camisia». La chemise remonte à la plus haute Antiquité, même si l’on tient à appeler ainsi, non la tunique portée comme sous-vêtement mais un vêtement en toile et porté à même la peau.


La Camisia sans col
C’est avec les Croisés, qui rapportèrent d’Orient des vêtements en usage chez les Perses, que la chemise, trouva sa structure définitive, avec les manches coupées séparément et cousues aux emmanchures.
Avant le Moyen-Âge, la chemise n'était utilisée que comme sous- vêtement pour hommes ou comme chemise de nuit.
N’ayant ni col ni manchettes, mais une couture qui pouvait être resserrée ou boutonnée, on était obligé de l’enfiler en la passant par dessus la tête.
Elle avait une fonction hygiénique : elle faisait écran entre les précieuses étoffes des costumes et la saleté des corps peu et mal lavés.
A partir du XIIe siècle, des changements dans la coupe des vêtements qui la mettent plus ou moins en valeur déterminent l’évolution de la chemise et la différenciation entre la version masculine et feminile.


 La chemise sous-vêtement

Modèle de Bliaud
A partir du Moyen-Âge, la chemise se répand parmi toute la population occidentale. Plébiscitée par le peuple, les rois et les religieux, la camisia est en laine.
La chaisne ou chainse, en toile de lin, longue en forme de T, fendue à l’encolure, plissée ou non, est portée ordinairement sur la robe de dessus qui s’appelait « Bliaud ».
Du XII au XVe siècle, on la retire la nuit venue pour coucher « nu à nu ».



La chemise en message

Modèle chemise de cotte de maille
La chemise comme cadeau diplomatique : les chroniques du Moyen-Âge racontent que les Gênois offrirent des chemises de lin très fin à des marchands orientaux en visite dans la république de Gênes et en toile au Kahn de Tartarie. On raconte qu’elle faisait parfois office de monnaie d’échange ou d’offrande.
La chemise comme preuve d’amour : Les princes, petits et grands seigneurs prirent l’habitude d’en revêtir leur cuirasse de cotte de maille lors des tournois. Le combat achevé, ils la restituaient à la dame qui la leur avait offerte, comme un message d’amour ou de soumission si le vainqueur portait la chemise, message de mort, si elle se trouvait maculée de sang de la défaite.


 Montrer sa chemise et détacher le col

Après avoir pudiquement caché sa chemise pendant des siècles, on la montre sous son pourpoint, pour les hommes et les garçonnets, ou sous son corset pour les femmes et les fillettes. Leur encolure dégagée met en valeur la blancheur et la finesse du tissu, la chemise devient signe de distinction sociale.
En 1500, avec l’élévation du niveau de vie de la société et le désir croissant de confort, la présence des chemises augmente parmi les effets personnels. Leur coupe est plus raffinée, son ampleur augmente au fur et à mesure que le tissu se fait plus fin, souvent du lin et parfois de la soie.
Dans les premières décennies du XVIe siècle, on porte le décolleté carré, très ouvert, qui laisse apparaître le haut de la chemise. Celle-ci parfois est brodée, garnie au col d’une cordelette, qu'on peut serrer et nouer.
D’abord bordé de petits ruchés librement froncés qui débordent largement du col du pourpoint, le col en calice va peu à peu se détacher de la chemise, la « Fraise » se faire de plus en plus régulier. Le col fixe ou détachable, fut considérablement agrandi et a pu atteindre jusqu’à 11 mètres d’étoffe.





Dans l’Antiquité, L’ancêtre de la chemise est la tunique, et avec une coupe droite (formant un T), portée tant bien  par les hommes que par les femmes  comme sous-vêtement. Les Romains les portent sous la toge ou la stola, la tunica exterior (tunique ample aux manches courtes) puis la tunica interior ou subucula (tunique moins longue en lin pourvue de manches, apparue au IIIéme siècle.
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Subucula
La plus ancienne chemise préservée fut découverte dans une tombe de la première dynastie égyptienne vers 3 000 av. J.-C. Entièrement  en lin: elle dispose d’épaules et de manches finement plissées, ainsi qu’une petite frange sur le bord du tissu.
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La chemise pendant la période 1170-1210, et comme tout au long du Moyen-âge, est un sous-vêtement ample et qui se porte à même laTunique-de-Saint-Franois-dAssise-1155-1225-It3.jpg peau 
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Au Moyen-Age, la chemise homme se portait comme chemise de nuit ou sous vêtement. Répandue parmi la population occidentale, elle est en lin, ortie, chanvre (laine ou coton pour les plus aisés). Les manchettes et col n’y figuraient pas encore et on y trouvait à la place une couture que l’on pouvait ajuster à sa convenance. Les chemises étaient visibles sur les personnages de condition modeste : bergers, paysans prisonniers et pénitents.
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Identique pour les hommes comme pour les femmes, c’est un vêtement sobre, non teint, parfois rehaussé de motifs. Pour des raisons d’hygiène, la chemise est blanche et se fait bouillir. Le chainse est identique à la chemise (à l’exception peut-être du col absent chez la chemise, les deux sont fendus à l’encolure, plissés ou non, plus larges sur le bas pour les femmes) Les chemises ont une unique couture qui peut être resserrée ou boutonnée. Les Croisés rapportent des Croisades les tuniques portées par les Perses dont les manches coupées séparément et cousues aux emmanchures donnent la structure définitive à la chemise.
Après la guerre de cent ans et l’épidémie de la grande peste, les nouvelles techniques de tissage et de teinture, développées par l’industrie du textile des Flandres qui profite de sa neutralité lors de cette guerre, répondent à la croissance démographique, de meilleures conditions de vie et le désir de luxe de l’aristocratie.
Au XVe siècle, la chemise se voit ajouter un col et commence à devenir un vêtement masculin.[.. Les chemises du XVIe siècle, mises en évidence par les décolletés carrés, très ouverts ou le bas des manches des vêtements, sont confectionnées dans des tissus plus fins (notamment la soie), s’ornent de broderies (dentelle, jabots au niveau du col et des poignets, cordelette serrant et nouant le col, fraises), sont parfois plissées et se ferment par des boutons.

Le 16ème siècle

la chemise se confectionne plus souvent en soie et en dentelle, on y ajoute des ornements au niveau du col (jabot, fraise), mais aussi aux poignets (broderies, dentelles, boutons). Elle est beaucoup plus mise en évidence par des décolletés très ouverts et symbolise le statut social car elle est plus ou moins richement ornée.

Le 17ème siècle

Le costume féminin montre une délicate sobriété, La dentelle de la chemise dépasse au niveau de ce décolleté. Ce col de lingerie ou de dentelle suit la forme ovale du corsage. Les manches de la chemise sont elles aussi visibles sous les manches de la robe.
Au 17ème  : La chemise déborde longuement sur le pourpoint. Le col et les poignets sont ornés de dentelle.
Sous le règne du Roi soleil, la chemise est agrémentée d'un jabot, manches larges et bouffantes, serrées le long des bras, aux coudes et aux poignets par des noeuds de rubans.
Col fraise
ImageC’est au 18eme siècle qu’apparaissent des matières plus nobles dans la composition des chemises homme. Ainsi, la chemise se porte comme un vêtement à part entière et non comme un sous vêtement, on l’exhibe et les cols sont considérablement agrandis et ornés de dentelles. Ornements riches symbole d’une distinction sociale. - Jusqu'au 18ème le chemisier peut faire office de calçon, le pan dans le dos ramené sous l'entre-jambe puis attaché aux boutons devant ( c'est pour cela que le bas des chemises possèdes encore de nos jours cette forme ample et arrondie )
.La forme de base varie peu, son statut se modifie au point de passer d'un simple vêtement de dessous à un vêtement de dessus.
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Le 18ème siècle

Le XVIII eme fut marqué par la révolution française
Pour les hommes la chemise a des poignets en dentelle et se porte avec un gilet, une longue veste à boutonnage serré et avec des poches basses. La chemise s’accommode parfois d’un jabot blanc. La noblesse se pareras de tissu précieux, c’est ainsi que le métier de tailleur verra le jour.
Les sans culottes porte des chemises très simple.
 Pour les femmes la chemise est longue et la façon de la porter ne change pas. Elle sert également comme vêtement de nuit.
À la fin du 18ème  : les poignets sont rapportés et les fentes apparaissent sur le côté pour plus d'aisance col est relevé avec une cravate qui entoure le cou.

La vulgarisation des chemises homme va permettre la naissance d’un nouveau métier toujours existant aujourd’hui, celui de tailleur.
Au XIXe siècle, la chemise est allongée, les pans sont arrondis et elle ne se montre plus, seuls les poignets et le col peuvent dépasser du costume.
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Chemise homme XIXeme siècle
C’est à partir du XIXeme siècle que ces derniers vont commencer à proposer des chemises au design plus étoffé, variant les gammes jusqu’à proposer des chemises de sport, de travail etc…
Après la première guerre mondiale, la chemise se transforme et se modernise. C’est à cette période que l’on note l’apparition de la boutonnière. Le premier modèle apparu en 1871, fut breveté par Brown, Davies & Co.
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Le 19ème siècle

Au début du XVIIII eme napoléon arrive au pouvoir, la magnificence des vêtement redeviens en vogue.
Pour les hommes la chemise est à col relevé, pointes triangulaires maintenues par une cravate qui dégage le menton.
tout au long du siecle les chemises auront le col relevé.
Au début du siecle la taille est haute, les chemises sont longues et garnies de dentelles sous des robes partager entre des influences anglaises et antiques.
durant la seconde république et le second empire les chemises des femmes pourront être cachées sous un gilet, seul le col et l’avant du vêtement sont visibles qui sont plissés ou en dentelle.

Le 20ème siècle

L’émergence et le développement du costume au début du XXe siècle permirent la naissance de motifs. La chemise est devenue rayée, à carreaux. Elle a aussi pris des couleurs, jusqu’au rose. Les types de cols se sont multipliés. Comme les formes. L’armée s’en est emparée. Elle est devenue une pièce de l’uniforme militaire et des grandes compagnies. Le style de chemise entre les hommes et les femmes est similaire.


A la fin du siècle elle sera portée par les hommes d’affaire sous un costume


Dans les années 30, les chemises à col fixe s’imposent. Les chemises en nylon apparurent vingt ans plus tard, de même que les manches courtes à partir des années 1950 qui ne firent pas l’unanimité car perçues comme « débaucharde ».
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Dans les années 60, la veste apparait formant ainsi avec la chemise  une tenue complète. Puis, plus tard, cette veste qui accompagnait les costumes disparut progressivement, entraînant l’apparition des chemises à poches plaquées. Puis viendra les chemises Hawaïnne
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Actuellement, la chemise est un vêtement mixte même si elle est le plus souvent portée par les hommes. Les styles sont infinis, cols et manches se déclinent de toutes sortes. La chemise du XXI eme siècle est depuis très longtemps un basique mais n’a jamais été aussi diversifiée qu’à notre époque. Elle est portée dans tous les styles de vêtements et évoluant avec les techniques de tissage, les nouvelles matières, elle est aujourd’hui un accessoire de mode à part entière. Cet élément de la garde-robe des plus faciles et des moins onéreux à renouveler est forcément dans nos placards.
Les différentes chemises
Style de chemise (1) Transcription des enregistrements audio
La chemise saharienne : elle était à l’origine une veste coloniale, idéale pour la brousse. Elle dispose de nombreuses poches, ce qui la rend très pratique et d’une ceinture pour un ajustement à sa taille. Elle convient aussi bien aux hommes qu’aux femmes.
Aujourd’hui, la Saharienne se fait encore plus chic et plus mode que jamais, grâce au grand couturier de renom Yves Saint-Laurent. En s’inspirant de l’Afrique, il crée la chemise saharienne sexy et décolletée, permettant aux femmes d’arborer un look d’aventurière.





La chemise hawaïenne : elle est d’abord adoptée par les plagistes et les surfers, elle séduit ensuite les premières vagues de touristes. La fin de la seconde guerre mondiale marque un nouveau tournant : de nombreux GI’s basés à Hawaï la rapportent dans leurs valises, la faisant ainsi découvrir au reste du pays.










La chemise militaire : elle est portée par les soldats. Sa couleur varie en fonction du corps ;militaire d’appartenance , et se décline du vert kaki au camouflage en passant par le gris et le beige. La mode de la rue s’en empare, inspire les créateurs et trouve sa place dans notre garde-robe en total look ou pas petites touches.

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La chemise en jeans : s’il y a un indémodable de toutes les garde robes, c’est bien le jeans ! Déjà star des pantalons pratiques et tendances, le jeans s’étend de plus en plus à la chemise. Sa popularité qui avait baissé après un grand succès dans les années 80 connaît à nouveau des jours meilleurs. C’est une tendance chic et très actuelle qui s’adapte selon les goûts mais qui se veut être un style assez simple.




La chemise écossaise : son motif est composé de lignes horizontales et verticales entrecroisées, de multiples couleurs également appelé « tartan ». Les kilts écossais sont ainsi quasiment toujours réalisés dans un tissu à motif de tartan.



La chemise western / country : elle était portée à l’origine par les cow-boys américains et constituait une pièce vestimentaire maîtresse pour monter à cheval. Aujourd’hui, elle apparait et disparait selon les modes.




La chemise de smoking: elle fait partie du costume de smoking porté par les hommes. C’est un costume formel de soirée ou de grande cérémonie. Il est composé d’une veste, d’un pantalon et d’un gilet. Il est généralement de couleur noire mais il existe une version d’été blanche 



Chemise corsage:

Chemisier:
Blouse : 

Chemise liquette:






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